Nous avons vu dans le dernier article paru sur le blogue que le temps supplémentaire au travail – en tant qu’employé ou gestionnaire, influence grandement la perception vécue de la conciliation travail-famille. De récentes études Américaines ont en effet soulevés que certaines stratégies de communication favorisent la réception du partenaire quant au temps supplémentaire envisagé, telles que le fait de prévenir à l’avance le partenaire, de lui demander la permission et de l’aider à gérer la charge additionnelle qu’il/elle aura à porter si du travail supplémentaire doit être effectué. D’autres pistes d’action pour aborder sainement la question du travail supplémentaire à la maison, toujours basées sur les résultats de recherche de Bolino et al.(2022) sont listées dans cet article. Évidemment, il n’y a pas de manières de faire qui s’appliquent parfaitement à toutes les situations et à toutes les familles, mais ces stratégies visent à équilibrer les impératifs parfois contradictoires lorsqu’on tente d’en donner plus au travail, tout en étant un bon partenaire à la maison.

1. Clarifier si le travail supplémentaire est réellement nécessaire

Les travailleurs ont souvent l’impression que le travail supplémentaire n’est pas vraiment facultatif, qu’on s’attend dans l’entreprise à ce qu’ils le fassent. De plus, de nombreux partenaires qui ont été interrogés dans les études Américaines ont fait écho à ce sentiment, exprimant l’hypothèse que leur conjoint.e devait faire un effort supplémentaire pour atteindre les objectifs familiaux et être à la hauteur des valeurs et des idéaux partagés du couple.

Or, dans de nombreux cas, faire un effort supplémentaire est vraiment extra. Donc, surtout si le fait d’accepter du travail supplémentaire peut causer des problèmes à la maison, les travailleurs ont intérêt à clarifier si leur organisation a vraiment besoin de leur aide, si la tâche est vraiment aussi urgente qu’elle le semble et si quelqu’un d’autre pourrait les remplacer. Par exemple, si votre associé vous demande de venir à un souper avec un client pendant votre jour de congé, cela vaut la peine de vérifier s’il a vraiment besoin de vous là-bas ou s’il ne vous l’offre que par politesse ou pour ne pas vous écarter de la relation client. Plutôt que de sauter sur toutes les opportunités de travail supplémentaire, les travailleurs auraient avantage à demander à leurs gestionnaires de clarifier quelles tâches sont les plus importantes, lesquelles sont des « bonus » et lesquelles sont entièrement facultatives. Le gestionnaire peut évidemment apporter ces précisions en amont lorsqu’il fait sa demande de temps supplémentaire à ses équipes afin de faciliter la conciliation travail-famille de ses employés.

2. S’engager dans l’élaboration de la « citoyenneté organisationnelle »

Faire un effort supplémentaire ne signifie pas nécessairement dire « oui » à chaque demande spéciale – et en fait, cela ne devrait probablement pas être le cas. Au lieu de se sentir obligés d’assumer le travail supplémentaire confié, les équipes devraient s’engager dans ce qu’on appelle une « citoyenneté organisationnelle » : c’est-à-dire un investissement dans l’entreprise via des moyens et des conditions de participation qui correspondent à leurs intérêts, à leurs forces et à leurs besoins personnels. Pour les travailleurs qui concilient travail et obligations familiales, cela signifie trouver des moyens de développer leur carrière et de soutenir l’organisation qui ne créeront pas de problèmes excessifs à la maison. Le gestionnaire peut aider l’employé à identifier et fixer des limites saines et à adopter une approche active pour développer sa carrière selon ses propres conditions. Cela aura pour conséquence de l’aider à atteindre ses objectifs professionnels dans une dynamique de conciliation équilibrée. Encore une fois, les mêmes bonnes pratiques s’appliquent aux gestionnaires et à leurs familles!

3. Aligner la stratégie de communication sur les objectifs

Nous passons tous par des phases où nous sommes plus concentrés sur notre vie personnelle ou professionnelle. La clé est d’adapter notre comportement à nos objectifs actuels. En fin de compte, le succès est relatif : les stratégies qui facilitent le succès au travail peuvent avoir moins de succès à la maison – et vice versa – il est donc important de déterminer ce qui est important pour vous et de choisir la meilleure stratégie de communication en conséquence.

Si votre carrière est votre priorité absolue, il peut être judicieux d’utiliser des stratégies de communication qui maximisent vos chances d’accepter le travail supplémentaire (potentiellement au prix de semer un peu de mécontentement à la maison) : par exemple en mettant l’accent sur les gains associés à l’effort supplémentaire fourni lors de votre discussion avec votre partenaire. À l’inverse, si vous êtes plus soucieux de garder votre partenaire heureux, il peut être plus logique de vous concentrer sur la demande d’autorisation de celui-ci et de lui fournir un préavis confortable si possible.

Il n’y a pas moyen de contourner ce fait : être un bon citoyen au travail peut parfois avoir un coût pour les travailleurs et leurs partenaires. Cependant, la façon dont vous communiquez avec votre partenaire lorsque de telles situations surviennent peut avoir des implications importantes à la fois sur le conflit travail-famille que vous vivez et sur la satisfaction de votre partenaire, ainsi que sur la probabilité que vous exécutiez le travail supplémentaire (avec les gains que cela induit).

Alors, la prochaine fois que vous serez appelé à en faire plus au travail, prenez un moment pour clarifier les besoins de votre organisation, cherchez des façons créatives de soutenir votre équipe sans causer de problèmes à la maison, et avant d’annoncer la nouvelle à votre partenaire, prenez un moment pour choisir la meilleure stratégie de communication en fonction de votre contexte et de vos objectifs uniques.

Texte traduit et adapté de « You’re Working More. Here’s How to Talk to Your Partner About It”, Mark C. Bolino, Thomas K. Kelemen, Marisa L. Flores, Ryan S. Bisel, paru dans le Harvard Business Review, 06 juillet 2022

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