La pensée critique ferait partie des compétences professionnelles les plus recherchées par les employeurs sur le marché du travail d’aujourd’hui. Est-ce que les cégeps et les universités offrent des cours pour apprendre la pensée critique aux futurs employés? Est-ce que les employeurs créent des environnements de travail qui favorisent la pensée critique au quotidien? La réponse est non dans les deux cas.

Non seulement les candidats n’ont pas tous cette capacité de réflexion critique, mais les employeurs ne savent souvent pas eux-mêmes comment laisser place à la réflexion dans l’environnement de travail pour régler certaines problématiques. Souvent, c’est tout simplement parce que la notion de pensée critique peut être difficile à définir.

En termes simples, la pensée critique est « l’analyse et l’évaluation objectives d’un problème afin de former un jugement (traduction libre) » (Dictionary.com, 2019). Bref, arriver à la meilleure solution après avoir examiné tous les faits. Dans une organisation, certains problèmes peuvent être corrigés très rapidement et sans longue réflexion, alors que d’autres nécessitent un examen un peu plus minutieux.

Laisser les employés utiliser leur pensée critique

La pensée critique exige que les employés réfléchissent et analysent la situation, proposent un plan d’action, puis exécutent le plan pour résoudre le problème. Toutefois, de nombreux cadres commencent à transpirer à la simple pensée de laisser les membres de leur équipe trouver eux-mêmes des solutions. Ils peuvent ainsi étouffer la pensée critique en se contentant de donner des ordres.

Il est vrai que, dans le feu de l’action, les gestionnaires n’ont souvent pas le temps de laisser chaque membre de l’équipe passer par le processus d’évaluation critique de toutes les variables, de recueillir les commentaires de chaque partie prenante et d’élaborer un plan mesurable pour résoudre le problème. Il y a des moments où un gestionnaire doit assigner des tâches pour résoudre une situation qui est urgente. Il faut par contre se rappeler que la véritable croissance de l’organisation se produit lorsque le gestionnaire et l’équipe arrivent à résoudre les problèmes de manière critique en développant des solutions bien pensées et aussi inclusives que possible.

Pour évaluer la pensée critique de votre équipe, observez-la d’abord dans l’exécution de ses tâches. Respecte-t-elle les délais? Est-ce que les projets sont toujours terminés en intégralité? Si les membres de votre équipe ont de la difficulté à respecter les délais ou ont tendance à ne pas terminer les projets, vous devez envisager de proposer d’en proposer de plus limités. Pour remédier à la situation, soyez plus précis dans vos demandes et créez des listes de contrôle ou des processus à suivre pour vous assurer que toutes les étapes sont suivies et que le résultat est celui auquel vous vous attendez. Procédez toujours à une inspection pour vous assurer que votre équipe progresse.

Une fois que vous êtes à l’aise avec le niveau d’exécution, vous pouvez passer à l’étape du processus de réflexion critique en commençant à attribuer des projets avec moins d’indications et plus d’ambiguïté. Cherchez à voir si votre équipe est en mesure d’identifier les variables les plus importantes et s’ils arrivent à se procurer des informations importantes auprès des parties prenantes. Pour certains membres de votre équipe, ce sera plus long et vous devrez peut-être mettre en place un système de jumelage pour vous assurer qu’aucun élément critique n’est oublié. Permettre à votre équipe de découvrir les différentes options qui s’offrent à eux et de prendre en compte les résultats potentiels peut contribuer à développer leurs capacités de réflexion critique.

Au fil des progrès, vous pouvez commencer à devenir plus aventureux et permettre aux membres de votre équipe de formuler des recommandations pour résoudre les problèmes auxquels votre organisation est confrontée. Leur permettre d’aborder de manière critique leur travail quotidien augmentera leur niveau de satisfaction au travail.

Pour développer ce sens critique, posez-leur des questions plus ouvertes et ne soyez pas rapide sur la gâchette pour répondre à leurs questions. Encouragez-les à se questionner davantage, à envisager des résultats alternatifs et à remettre en question leur acceptation des normes. Pour ce faire, vous devez être un modèle. Si vous êtes vous-même en mode production toute la journée et que vous ne réfléchissez pas vraiment aux solutions ou aux moyens d’améliorer la situation actuelle de l’organisation, vous n’exercez pas non plus votre esprit critique!

Il y a un débat actuellement quant au fait que les gens naissent avec ou sans trait de pensée critique, alors que d’autres croient qu’il s’agit d’une capacité qui se développe. Dans les deux cas, vous devez vouloir exercer cette pensée critique. Vous pouvez avoir un employé très compétent qui a cette capacité naturelle, mais qui ne fait pas preuve d’initiative pour l’utiliser. À l’opposé, vous pouvez avoir quelqu’un que vous devez former et encadrer davantage, mais qui est désireux d’apprendre et qui met ses nouvelles connaissances en application. À notre avis, le deuxième a une plus grande valeur. La volonté d’apprendre de ses erreurs et l’ouverture au coaching sera plus précieuse à long terme.

Vous pouvez consulter cet article du Harvard Business Review pour en savoir plus sur l’évaluation des capacités de réflexion critique de votre équipe:
https://hbr.org/2019/10/a-short-guide-to-building-your-teams-critical-thinking-skills?.

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